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Simesitem, 18e édition

Posté le 03 févr. 2014 dans 03 févr. 2014 dans Billets

Simesitem, 18e édition

Un petit tour dans ce salon, permet de comprendre les enjeux du numérique auprès des musées et mais aussi de leurs publics : conservation, numérisation (ah oui ?), mais aussi réalité augmentée ou portails collaboratifs, ce n’est que le début d’une grande révolution du partage des collections…

La conférence sur le portail des musées de Marseille est en une très belle illustration, un vrai complément à la visite, une grande ouverture aussi des conservateurs de cette ville.

Carrousel du Louvre du 28 au 30 janvier 2014

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Nect ‘Art de Guerlain, un exercice de style qui met les artisans d’art à l’honneur.

Posté le 03 févr. 2014 dans 03 févr. 2014 dans Billets

Nect ‘Art de Guerlain, un exercice de style qui met les artisans d’art à l’honneur.

Si vous êtes sensibles aux parfums Guerlain et au travail d’exception, il faut vite admirer l’exposition qui met à l’honneur les 160 ans du flacon aux abeilles.

Au premier étage de l’emblématique magasin du 68 avenue des Champs-Elysées, embelli par l’architecte Peter Marino, sont présentées neuf œuvres  originales commandées pour cette manifestation. Marqueterie de paille, sculpture sur bois, plumasserie, verrerie, broderie au fil d’or, ébénisterie, maroquinerie, dorure, création graphique en gaufrage, autant de techniques incroyables qui racontent toute une histoire autour de ce flaconnage mythique.

Guerlain, parfumeur de l’impératrice Eugénie

Pierre-François-Pascal Guerlain, le fondateur de la maison éponyme, dédie son eau de Cologne à la future impératrice à l’occasion de son mariage avec Napoléon III. Il confie la réalisation du flacon à la Verrerie Pochet du Courval (c’est encore le cas aujourd’hui). Abeilles dorées à la main, inspiration de la colonne Vendôme, prouesse technique : tous ces éléments ont contribué à la renommée de ce modèle.

9 œuvres, 9 maîtres d’art

Ce titre donné aux artisans d’art de grand renom célèbre l’excellence, à l’instar des trésors vivants du Japon. Beaucoup des artisans sollicités ont déjà travaillé pour la maison Guerlain en particulier pour le nouvel agencement de la boutique. Ce qui est frappant ici, c’est d’abord la beauté des œuvres, mais aussi l’impression que chaque artiste s’est approprié le patrimoine Guerlain pour créer une histoire à la fois personnelle et reliée au parfum choisi.

Lison de Caune avec le Théâtre en marqueterie de paille et sa teinte bleu Empire fait une correspondance avec le parfum l’Heure bleue, qui en 1912 annonce les prémices des arts décoratifs.

Lison de Caunes, le théâtre.  Laurent Caron pour Guerlain

Lison de Caunes, le théâtre.
Photo Laurent Caron pour Guerlain

Etienne Rayssac, sculpteur sur bois et ornemaniste joue avec l’Envolée sur la légèreté et la sensualité et renferme dans son flacon l’eau de Cologne des parfumeurs, aux notes vertes qui fait écho au bois de sycomore.

Etienne Rayssac, l'Envolée. Laurent Caron pour Guerlain

Etienne Rayssac, l’Envolée.
Photo Laurent Caron pour Guerlain

Emmanuel Barrois imagine la future impératrice avant le couronnement, se saisissant de son flacon et le renversant accidentellement, le parfum se  solidifie dans le Trouble d’Eugénie. Ce maître d’art est capable de travailler sur une œuvre d’art comme sur la future canopée du forum des Halles…

Le trouble d'Eugénie, Emmanuel Barrois

Le trouble d’Eugénie, Emmanuel Barrois.
photo Laurent Caron pour Guerlain

Mon coup de cœur absolu va à l’œuvre de Nelly Saunier, plumassière, avec sa Cage aux oiseaux et aux abeilles. C’est en observant les lignes du flacon, qu’elle pense à l’armature d’une cage. Le travail de marqueterie de plumes (22 sortes différentes utilisées ! ) joue sur la gamme chromatique et la lumière qu’elle dégage. Le flacon est lové dans un nid de plumes de marabout et le parfum encapsulé est Shalimar.

Nelly

Nelly Saunier, cage aux oiseaux et aux abeilles photo Laurent Caron pour Guerlain

Cette exposition qui aurait pu se voir comme un simple article de promotion, démontre au contraire un véritable parti pris, en donnant carte blanche à des artisans d’art exceptionnels. C’est une façon de jongler avec les codes, entre tradition et modernité sans renier la qualité Guerlain. Et puis perdre pied dans les jeux de miroirs et d’or de la boutique est une sensation surprenante et agréable.

Toutes les œuvres sont à vendre, vous êtes tenté ?

A visiter,  le très beau tumblr de Guerlain : guerlain.tumblr.com pour des détails supplémentaires.

Guerlain 68 avenue des Champs Elysées, jusqu’au 17 février 2014

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Azzedine Alaïa

Posté le 31 janv. 2014 dans 31 janv. 2014 dans Billets

Azzedine Alaïa

Pour inaugurer sa réouverture, le palais Galliera, (dont il émane toujours une profonde impression de mélancolie) choisit de célébrer Azzedine Alaïa.

Un créateur qui aime les femmes

Il revendique le titre de couturier, pas par snobisme mais parce qu’il maîtrise toutes les étapes de la création du vêtement. Arrivé à Paris à la fin des années 50, il passe chez Christian Dior et chez Guy Laroche, mais s’inspire surtout des corps féminins.
Dans sa clientèle internationale, on compte entre autre Louise de Villemorin, Greta Garbo ou Arletty. Thierry Mugler, son ami l’encourage à créer ses propres collections.

Les codes Alaïa

Il ne cherche pas suivre le sacro-saint rythme des fashions weeks et rejette assez tôt (1988) le rythme effréné des défilés. Il préfère des présentations plus intimes et à son propre tempo, s’adressant surtout à sa clientèle plus qu’à la presse.

Roi des contrastes il mixte ses matières sans privilégier le luxe : cuir bien sûr, mais aussi coton, maille stretch ou laine bouille et textile moulé en forme. Les éléments techniques deviennent des ornements. Les œillets s’agglutinent, et les fermetures à glissières enlacent la silhouette. Les corsets se montrent et marque la taille. Le cuir se lace, se scarifie, se découpe. Les imprimés d’inspiration féline s’étirent et rendent les vêtements sauvages.

La silhouette s’adapte aux courbes mais avec un sens inné de la coupe, il s’agit avant tout de vivre avec ses robes librement et élégamment.

azzedine-alaia1

Déjà célébrer dans des expositions mêlant art et mode, il traverse la rue pour investir la salle Matisse du Musée d’art moderne de la ville de Paris. Un cadre flatteur pour mettre en valeur les robes monumentales et une série de trois pièces créées spécialement pour l’occasion.

L’expo ne me laisse pas une impression marquante en matière de scénographie, mais elle a le mérite de donner en filigrane les clés de ce couturier assez secret et particulièrement attachant. Les cartels (lisibles !) donnent la bonne proportion d’informations : ses souvenirs de religieuses en Tunisie qui ont influencé sa palette chromatique restreinte, son travail pour Tati. Sur ce point, c’est amusant de voir qu’à partir de son imprimé rose et blanc, des allez-retours incessants entre la mode et la rue créent des réinterprétations perpétuelles. On sent dans chaque vêtement son amour de la beauté féminine. Le vêtement est à son service et pas l’inverse !

Musée Galliera

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Mémoire d’une garde-robe, une parenthèse de la belle époque aux années 30.

Posté le 16 janv. 2014 dans 16 janv. 2014 dans Billets

Mémoire d’une garde-robe, une parenthèse de la belle époque aux années 30.

L’exposition du musée Carnavalet, programme Galliera hors les murs, présente l’univers de trois femmes, d’une même famille, évoluant dans l’univers de la mode au début du XXe siècle. Hortense est première vendeuse chez Worth, Alice chez Cheruit et Adèle, leur mère, est couturière en robe.
Cette présentation temporaire s’attache avec justesse à faire ressentir l’effervescence et la profusion des maisons de « haute mode », les débuts de la Haute-Couture à Paris entre la place Vendôme et la rue de la Paix.

Elle existe grâce au leg, du fond Alleaume au Palais Galliera. Complétée par des œuvres extérieures à ce don, elle offre une vision claire et enthousiasmante du contexte et de la clientèle très internationale (déjà) des maisons de couture d’avant-guerre.

H. Bocklage, Alice Alleaume, vers 1912. Photographie. Photo H. Bocklage/Droits réservés Prise de vue © Gérard Leyris

H. Bocklage, Alice Alleaume, vers 1912. Photographie. Photo H. Bocklage/Droits réservés Prise de vue © Gérard Leyris

La scénographie mêle habilement vitrines, illustrations truculentes (Napoléon essayant un chapeau dans Voyage autour de ma colonne) par la caricaturiste SEM, peintures, photographies, écrits de la famille Alleaume qui permettent de touchants rapprochements entre les œuvres exposées et leur utilisation d’origine. Les écrans vidéo ponctuent les salles pour présenter des photos grandeur nature, ou des illustrations du caricaturiste que l’on a plaisir à pouvoir détailler.

Caricature de SEM

Caricature de SEM, Voyage autour de ma colonne

Les couleurs des salles sont un vrai parti-pris de gaieté (bleu ciel, rose, vert cru, gris pâle), une manière de répondre aux robes et aux accessoires, une façon aussi de ne pas oublier que seules les photos étaient en noir et blanc…

Au cours de l’exposition on s’attache à Alice, élégante, très au fait de la mode de son époque, mais aussi à sa sœur aînée tout aussi coquette mais qui fait des choix vestimentaires plus classiques. En 1923, Alice arrête de travailler pour la mode, mais elle suit toujours la tendance et continue de sélectionner ses tenues avec goût, adoptant les robes longues en biais et les créations de Jeanne Lanvin.
De nombreux accessoires sont visibles, chapeaux brodés, bijoux de celluloïde, ou encore salomés jamais portées et tellement actuelles.

Jeanne Lanvin, plastron et paire de manchettes « Sèvres », 1934-1935.  Cabochons en celluloïd ivoire en pointes de diamants cousus sur un fond en toile de soie ivoire © Stéphane Piera/Galliera/ Roger-Viollet

Jeanne Lanvin, plastron et paire de manchettes « Sèvres », 1934-1935.
Cabochons en celluloïd ivoire en pointes de diamants cousus sur un fond en toile de soie ivoire © Stéphane Piera/Galliera/ Roger-Viollet

Une part importante de l’exposition met en valeur les dépôts des modèles de la maison Chéruit qui a disparut en 1933. La copie était déjà au cœur des préoccupations de la création. Il est d’ailleurs intéressant de constater que parfois le dépôt diffère légèrement du modèle exécuté. Cette maison de couture avait son propre atelier de broderie.

L’exposition permet de redécouvrir cette maison qui fut l’une des premières à s’installer place Vendôme. Elle proposait deux collections par an ce qui représentait environ 240 modèles… Alice a conservé ses carnets de vendeuse, les notes sur les passages de ses clientes à la boutique.

La préservation et la restauration sont à l’honneur avec une vidéo qui montre le reconditionnement et les différentes étapes de remise en forme des fleurs artificielles d’Alice qui lui servaient à agrémenter ses tenues. Un autre point important est la diversité des supports utilisés pour la présentation des œuvres. Peu de bustes mais des mannequins complets, sombres aux yeux en creux qui donnent une silhouette vivante très proche d’un vêtement porté.

Mon seul bémol vient des cartels placés très près du sol et difficiles à lire avec la typographie utilisée et le reflet des vitrines.

Une exposition à découvrir jusqu’au 16 Mars, MUSÉE CARNAVALET – histoire de Paris
23, rue de Sévigné – 75003 Paris
Cerise sur le gâteau, le catalogue contient le patron d’une des robes présentées.

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Mettre en lumière le patrimoine unique des marques de luxe : des trésors à redécouvrir