Avant de lancer une très grande transformation de ses espaces d’expositions, le musée de la Piscine à Roubaix rend hommage à un art méconnu, celui du gouaché. Et comme j’ai été très lente ça se finit ce week-end… De quoi s’agit-il ? Entre le croquis et la fiche technique, les joailliers font dessiner leur projet de bijou sous la forme d’un dessin à la gouache particulièrement raffiné. Le bijoutier Dael & Grau à Lille, a eu la surprise en vidant les locaux d’une ancienne boutique de trouver 700 gouachés datant de 1910 à 1960. L’exposition a été montée en un temps record pour pouvoir être visible en 2018.Installée dans une des galeries latérales de la piscine on peut admirer par type de pierre les gouachés correspondants.
A l’origine Dael et Grau étaient deux bijoutiers indépendants, on venait chercher chez eux des bijoux, de l’horlogerie et de l’optique. Après leur fusion, la particularité de cette enseigne est l’absence de vente de licences, on trouve uniquement leurs créations encore à l’heure actuelle. Les gouachés sont maintenant réservés aux clients prestigieux.
Elle se place dans une des galeries latérales du bassin. Le couloir et les cabines s’articulent autour des différentes pierres précieuses (émeraude, rubis, onyx, saphir, diamant, opale). Quelques mots sur chaque pierre, caractéristiques et circonstances, mais la part belle est laissée au dessin.
Les gouachés sont réalisés selon les époques sur du rhodoïd, du calque ou du papier canson. Cet art était souvent l’œuvre d’une seule personne dédiée à l’intérieur de l’atelier. Subtil le rendu doit pouvoir donner l’illusion du bijou, avec par exemple 11 types de blancs différents pour donner le rendu d’un diamant. Chaque dessin est fragile car sa matière même vieilli : le rhodoïd devient cassant et les papiers acides se modifient avec le temps.
Chaque gouaché révèle une époque, un style et démontre s’il le fallait que la joaillerie du nord était aussi inventive et avant-gardistes qu’à Paris. On oublie que les grandes familles de la région du Nord aimaient être à la pointe de la mode.
Cette exposition se prête merveilleusement au cadre de la Piscine et les œuvres se suffisent à elles-mêmes tant elles sont gracieuses. On aurait quand même aimé un peu plus de détails sur le fonctionnement d’un atelier ou des éléments historiques. Cela s’explique par la rapidité avec laquelle il a fallut monter l’exposition. Qui sait après la réouverture les gouachés reviendront peut être ?
Les gouachés, un art unique et ignoré
La piscine de Roubaix jusqu’au 1er avril 2018
http://www.roubaix-lapiscine.com/
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