Pas de revue d’expo cette fois-ci, parce que je n’ai pas encore eu l’occasion de la voir. Cependant le sujet et le lieu sont attrayants. La cité de la dentelle à Calais est ouverte depuis 5 ans dans une ancienne usine et se fait force de présenter à la fois le savoir-faire intrinsèque de la région et les innovations actuelles. Loin d’être anecdotique ce thème transversal permet de comprendre que Balenciaga a utilisé cette technique sous toutes ses formes tout au long de ses années de création
Catherine Join-Diéterle, commissaire de l’exposition est intervenue lors d’une session du séminaire de l’histoire de la mode pour expliquer les dessous de l’exposition ainsi que ses choix thématiques et scénographiques. Elle a travaillé en collaboration avec Hubert de Givenchy pour la cohésion de l’ensemble. L’écouter est un pur régal, car loin de sacraliser le rôle du conservateur, elle permet de comprendre par quelles étapes, quelles interrogations elle est passée pour construire son propos. Trouver les bonnes pièces, croiser les prêteurs pour avoir un propos cohérent qui rende le vrai travail du couturier…
Faire aussi parfois avec ce qui existe encore ou ce qu’il faut recréer sans trahir l’esprit de la maison. L’équilibre est subtil, mais son enthousiasme est tel qu’il donne vraiment envie de se précipiter à Calais.
Pour introduire le goût de Balenciaga pour la dentelle, les premières pièces proposées datent de sa période espagnole : robe en tulle avec un plissé en diagonales inversées par exemple. On retrouve à la fois l’influence de Jeanne Lanvin et de Madeleine Vionnet. Il assimile rapidement ce qui se fait à Paris.
Dans cette période précise, on retrouve bon nombre de détails liés à sa culture hispanique, une manche historicisante avec de petites pinces, une robe gitane griffée EISA (du nom de famille de sa mère).
Pour bien comprendre et faire comprendre le poids des conventions liées à l’habillement pour la femme de cette époque, l’exposition présente des exemples de tenues : tailleur, robe d’après-midi, robe de cocktail, robe du soir courte, robe du soir longue, robe de mariage… Toute la virtuosité du couturier consiste à bousculer les conventions en inventant des artifices pour les faire évoluer.
Si la dentelle est présente aujourd’hui à toute heure du jour, il n’en va pas de même dans les années 50. Balenciaga aime véritablement innover et jouer avec la matière. La guipure (dentelle dont on a enlevé le fond) fait un compromis pour égayer une robe d’après-midi. En s’inspirant de la technique utilisée sur un bavoir (et conservé aux archives Balenciaga) il utilise la technique du créponné, à partir de l’entre-deux de Valenciennes. Il le reprend périodiquement. Le rendu est assez lourd, un peu comme des chenilles.
La technique l’amuse et certaines robes s’ornent d’énormes motifs de passementerie qui ressemblent au style de dentelles qu’il voyait dans son enfance, assez baroques et inspirée de l’architecture palatiale. Cette inspiration espagnole est récurrente, il aime orner ses modèles de mantilles de dentelle. L’influence du peintre Goya n’est jamais très loin. C’est le cas par exemple avec une robe à taille basculée avec son étole cousue.
Une section entière de l’exposition est consacrée aux robes de cocktail. Le principe est une robe avec un manteau que l’on ouvrait mais que l’on ne quittait pas. L’idée était de transformer une tenue en deux. Par exemple une robe de satin blanc était portée avec un manteau en dentelle fermé par de petits rubans. Certaines tenues sont plus inhabituelles aujourd’hui comme une tunique qui pouvait se porter avec une jupe ou droite ou un panty.
La couleur n’était pas en reste car le couturier aime la couleur. Vert olive mais aussi or et chocolat ou violet. Une autre particularité est la dentelle peinte. C’est le cas sur la spectaculaire robe de 1953 brodée par Lesage. Le fond est peint à la main et brodé de petits rubans. Le raffinement de la robe est aussi dans les détails de coupe : décolleté en cœur et dos en pointe.
Cette section présente aussi des formes chères au créateur : forme droite, très caractéristique de son style, forme babydoll, au style très féminin ou encore robes bustiers.
Les robes noires font l’objet d’un thème particulier. Pour les mettre en valeur, Catherine Join-Diéterle a paré les mannequins de gants, bouts de pieds et coiffures.
Connaissez-vous l’ancêtre du snood (mais si vous le connaissez, c’est le chouchou de l’hiver) ? C’est le tube ! Pour délivrer les femmes des contraintes de l’étole à tenir en plus de leur sac, Balenciaga la coud. Ce détail est à la fois très élégant et permet de dissimuler gracieusement les zones de peau qui vieillissent mal (cou et bras).
Certains accessoires complètent la tenue, comme des manches amovibles transparentes. Elles permettent de varier les effets. Pour mettre en valeur la beauté des détails, l’éclairage choisi illumine le dessous des robes.
Une dernière section est consacrée à des pièces exceptionnelles, souvent rebrodées. Le ruban de crin, permet d’obtenir du volume, certains modèles sont entièrement brodés de paille ou de jais synthétique moins fragile que l’original.
L’incroyable boléro de 1962, rebrodé par Lesage appartenait à la comtesse von Bismarck. Les broderies représentent des raisins et des feuilles de vigne, des grappes de raisin en fils de soie, chenille, strass, canetille, laminettes, tubes, fils d’or, paillettes et pierreries.
La broderie aussi raffinée que délicate fait de cet ensemble une sorte de vêtement-bijou, de coupe très sobre : il est sans col, fermé bord à bord et à manches longues. La princesse Grace de Monaco possédait un boléro équivalent.
Plus de 70 pièces sont à découvrir à Calais pour comprendre l’interaction du couturier avec cette technique. Pour faciliter la compréhension des modèles, sont présentées tout au long de l’exposition à côté des cartels quelques photographies de dépôts de modèle parfois avec leurs échantillons de tissu ou de broderies. Avec soixante- quinze tenues, complétées d’accessoires, d’échantillons, de photographies, de dessins originaux, cette exposition offre un panorama de la création du couturier espagnol et permet aux visiteurs de retrouver l’élégance des deux décennies postérieures à la Seconde Guerre mondiale.
Balenciaga, magicien de la dentelle
Cité de la dentelle de Calais, jusqu’au 31 Août 2015
Read MoreSi Jardins jardin n’est pas nouveau (c’est la 12eme édition), c’était pour moi la première fois. J’avoue que j’avais un peu peur d’une vision ultra citadine du jardin, un peu comme une nature réinventée pour parisiens en mal de nature. Et bien pas du tout ! Le lieu est bien aménagé et les choix des exposants très pertinent. Le thème de cette année était précisément « La ville heureuse », avec de nombreuses idées pour aménager terrasses et balcons surtout.
Nichée près de la Seine, juste en face du musée d’Orsay, l’espace est réparti en plusieurs pôles : innovations et création en haut des escaliers, horticulteurs, jardins paysagés, antiquaires du jardin et produits autour du jardin. Ce qui fait pour moi l’intérêt de ce salon, c’est que rapidement on oublie le temps, et je me suis mise à flâner, respirer, regarder. La sélection des exposants est vraiment de très bonne qualité pour tous les secteurs.
Ma découverte la plus gracieuse de ce salon, vient de l’entreprise de la plume à la bêche (gagnants du concours de l’innovation 2014). Cette jeune entreprise propose la création d’une sorte de tonnelle sur-mesure adaptée à votre espace, c’est la Cabane Polypode®. Ses pieds reposent dans des bacs où la végétation est choisie pour se développer harmonieusement par strates. L’impression qui s’en dégage est éminemment poétique et transforme à coup sur l’espace autour d’elle.
Le corten, ça vous dit quelque chose ? Moi rien du tout jusque là. Mais je crois pouvoir dire que c’est la tendance en matière de bacs à fleur. Cet acier à la propriété de s’auto-patiner, évitant ainsi la rouille et c’est désagrément. Evidemment c’est nettement plus cher et plus lourd que les productions plastiques même de bonne qualité mais quasiment toutes les sociétés présentes en exposaient, exception faite de du paysagiste Mathieu Eymin avec le projet Coal Design©, mobilier en bois brûlé.
Les piscines c’est agréable mais ça occasionne de gros aménagements et un entretien régulier. L’entreprise Doodoopool prend le problème à l’envers et propose une petite piscine design, personnalisable et prête à l’emploi sans avoir à creuser son jardin. Tout est fourni et nécessite juste un point d’eau et une prise de courant. Ensuite à vous de vous en servir comme jacuzzi, pour une séance d’aquabiking ou de marche aquatique avec tapis de de course. Fabriquée en France, les façades sont personnalisables et la conception responsable.
Une multitude de terrasses originales permettent de mettre en avant une entreprise, un organisme ou même un pays.
La réalisation consacrée à la Tunisie était saisissante de beauté avec ses briques de Tozeur qui faisaient voyager très loin du jardin des Tuileries.
La marque de cosmétiques allemands Docteur Hauschka, créée en 1967 présentait au travers de son jardin certaines plantes utilisées dans ses soins. Loin d’être anecdotique, cette marque possède même une ferme labelisée Demeter (pionner en ressources durables). Coing, marguerite, rose sont quelques unes des espèces utilisées. Protocoles et écologie font partie intégrante des soins.
Les puces de Saint Ouen et les antiquaires de la rive gauche avaient sorti leurs plus belles barbotines bancs et miroirs à motifs floraux, pour une ambiance bucolique.
Dans le labyrinthe végétal des quatre saisons des pépinières Lappen, les sculptures de Jean Marc de Pas ponctuaient chaque fausse route gracieusement.
Beaucoup d’entreprises présentes travaillent sur l’aménagement en totalité d’un espace en combinant plusieurs profils techniques (le pack), ou aident les plus pressés en proposant de préparer les jardinières de vos fenêtres.
En matière de design, Lauren Germain et Aurore Pulwermacher, étudiantes à LISAA ont conçu Res’t’ool qui permet à la fois de s’asseoir et de ranger ses outils, une jolie idée.
Jardins jardin est vraiment une jolie vitrine de la vivacité du monde du jardin, de l’envie de nature même avec trois pots de plantes aromatiques. Les innovations vont vers plus de recyclage, et de convivialité. L’année prochaine, laissez-vous tentez, dépaysement assuré l’espace de quelques heures.
Lors d’une séance du Séminaire de l’histoire de la mode, j’ai eu la possibilité d’écouter Guénolée Milleret. Elle a travaillé comme archiviste chez Yves Saint Laurent et se consacre maintenant à la transmission, en donnant des cours, et à la recherche, en écrivant des livres. Elle est aussi une collectionneuse passionnée de mode.
Son dernier opus vient d’être publié. Il a pour thème la haute couture. Encore un livre sur la couture ? Pourriez-vous me rétorquer. Oui, mais pas uniquement. Dans son ouvrage, on trouve vraiment des informations et pas seulement des jolies photos. Divisé en grandes périodes, jusqu’en 2015, ce livre retrace la naissance de la couture qui s’appuie sur le savoir-faire qui l’a précédée. On découvre que les ouvrières luttent dès 1675 pour se faire reconnaître comme corporation indépendamment des tailleurs. On apprend de nouvelles expressions comme les « lapins de couloir », le rôle des merciers du Palais Royal, ou la personnalité de la fameuse Rose Bertin qui devient marchande de mode à la fin du 18e siècle.
Si Worth est bien connu pour son rôle dans l’élaboration même de la couture, l’auteur raconte la manière dont il a remis à la mode les motifs un peu oubliés des soyeux lyonnais, réveillant ainsi les industries textiles. Etre mannequin était alors un métier assez ingrat, loin de l’image glamour des années 90.
L’auteur propose un portrait croisé de Jeanne Lanvin et de Gabrielle Chanel, deux femmes avec deux manières différentes de faire grandir leur maison de couture. La chambre syndicale, l’avènement des défilés dont le nombre de modèles est très encadré, le rôle de Lucien Lelong, les règles régissant ce métier, tout est passant en revue. Même le comportement des petites mains quand elles partent en vacances organisées par Mademoiselle Chanel.
Lors de ces recherches, Guénolée Milleret a fait une jolie découverte en retrouvant des négatifs non développés dans un fond photographique (Eugène Kammerman). Ces photographies inédites donnent une autre vision, du premier défilé de Christian Dior en 1947 : une ambiance très calme, ainsi que des photos du backstage et des petites mains.
Le fléau de la contrefaçon est abordé et se pose déjà, bien avant la mondialisation.
La disparition progressive des maisons de couture, et l’avènement du prêt à porter pose régulièrement le problème de la persistance de cette industrie. Le livre fait le point sur les licences, les parfums, mais aussi le renouveau (encore) des métiers d’art et l’apparition de nouveaux talents comme Christian Lacroix. C’est aussi comprendre que l’image de marque s’est quelquefois perdue dans les nombreuses licences (Cardin) et enfin la prise de conscience des maisons à changer de modèle et à se fédérer pour être plus solides.
Une dernière partie est consacrée au 21e siècle, aux rôles des grands groupes financiers et aux innovations. Chanel a par exemple racheté des entreprises de métiers d’art qui auraient disparu faute d’argent. Un défilé leur est dédié chaque année par la maison de couture, avec une inspiration fondée sur un pays et un lieu nouveau à chaque fois (par exemple l’Autriche en 2014). Les règles de la chambre syndicale ont évolué pour admettre une catégorie d’invités parmi les jeunes maisons. Aujourd’hui les maisons de mode sont obligées de prendre en compte l’aspect entrepreneurial de l’activité. Alexis Mabille ou Iris Van Herpen sont des exemples de réussites contemporaines.
« La haute couture ne s’enferme dans aucun postulat. Tradition et innovation reste les deux mots de la haute couture » G. Milleret
Le label haute couture reste synonyme d’excellence et la liberté de style est fondamentale.
Ce livre est riche et permet aux novices comme aux plus experts de mieux comprendre ce secteur adoré et décrié (et ça n’est pas spécifique à notre époque).
Haute couture de Guénolée Milleret, éditions Eyrolles
Photo à la une : Fourreau du soir en crêpe romain plissé, Grès, vers 1979. ©Photo Marc Tomasi pour l’étude Thierry de Maigret, Paris
Read More[Attention post copinage] ! Quand on développe son projet d’entreprise, on passe par plusieurs étapes importantes. On peaufine le concept, on travaille son business plan puis on passe à la partie émergée : le nom et le logo.
Pour le logo, j’avais des idées, des envies mais je ne suis pas graphiste et ça tombe bien dans mes copines il y a Zoé. Nous avions déjà travaillé ensemble pour des projets perso. Alors on a échangé, débattu, parlé de ce que le logo devait raconter, la couleur, la typo, et abracadabra, elle a réussi à matérialiser ce que je voulais exprimer. Grâce à Zoé et à Axel (Id meneo), l’identité visuelle et le site sont en adéquation.
Et comme Zoé n’a pas qu’une corde à son arc, elle est aussi très douée en illustration. Vous avez sûrement déjà croisé ses dessins au style net et riche en détails pour des publicités, des hôtels et même sur l’autoroute.
Récemment, elle a lifté son site et en a profité pour ajouter un blog formidable. Elle y parle avec humour des relations clients, de ses inspirations et des gogos (surnom donné par sa fille aux enfants handicapés, comme elle).
Bref en cas de besoins en matière de graphisme et d’illustration, vous savez qui contacter… http://www.zoe-graphiste.com/ http://www.zoe-illustratrice.com/
Read MoreEn complément ou en préambule de l’exposition du centre Pompidou ou même en sortie unique pour mieux appréhender l’architecture de Le Corbusier, je vous propose une promenade à la Villa Savoye à Poissy.
C’est le CMN (centre des monuments nationaux) qui gère et ouvre à la visite ce monument laissé longtemps à l’abandon.
D’abord ça n’est pas loin de Paris (ok, c’est une phrase de parisienne) Et surtout parce que parler d’architecture c’est intéressant mais voir un vrai cas pratique c’est beaucoup plus parlant. Bien sûr on peut visiter d’autres réalisations de Le Corbusier (Fondation Le Corbusier , la Cité radieuse )mais ici il émane de cette commande privée un charme particulier qui change tout.
Cette villa est une commande de la famille Savoye (la même que les assurances Gras-Savoye). Elle achète le terrain en bord de Seine à des amis. Situation idéale proche de Paris et dans un paysage très bucolique (à l’époque). La maison destinée au couple et à leur fils est conçue comme une boîte en béton posée dans le paysage. La villa est construite entre 1928 et 1931.
Elle reprend les « cinq points d’une architecture nouvelle » énoncés par l’architecte : les pilotis, le plan libre, le toit terrasse, la façade libre, et la fenêtre bandeau. Ces principes révolutionnent l’intérieur et l’extérieur. La structure s’allège avec les pilotis. Le toit terrasse devient un espace qui prolonge la maison. La façade libre casse le code classique de l’entrée, le plan libre permet de moduler l’espace en fonction des besoins sans murs porteurs. Les fenêtres continues font de la nature un tableau permanent et mouvant.
Ce qui est moins visible maintenant c’est que le rez-de-chaussée, en plus de l’entrée, était consacré au garage et aux appartements des domestiques et du chauffeur. La largeur de l’allée sous les pilotis est calculée pour que la voiture puisse y passer sans difficulté. Détail amusant le lavabo assez monumental trône de manière visible au centre de la pièce et correspond à un soucis accru de l’hygiène.
Deux accès pour accéder au premier étage, une rampe douce et un escalier qui desservent toute la maison jusqu’au toit. Décrire tout l’espace intérieur serait fastidieux (et le site de la villa Savoye le fait très bien). Néanmoins il faut retenir cette impression d’espace et de lumière dans toutes les pièces de la maison. Le Corbusier souhaitait que l’intérieur et l’extérieur soient reliés. Les fenêtres et la baie vitrée coulissent, permettant de se fondre dans le paysage.
La villa Savoye est blanche mais la couleur est omniprésente : bleu du couloir vers la chambre du fils, rose, ocre, vert émeraude à l’extérieur, gris ciment. Les espaces sont modulés par ces teintes qui évoluent avec la lumière. L’atmosphère est douce même les jours de pluie (testé pour vous). Selon les espaces, le plancher blond ou le carrelage entrent en résonance.
Ces tonalités répondent aux courbes et aux lignes droites de l’architecture. Le toit terrasse fait un magnifique solarium en continuité avec les espaces intérieurs. On imagine juste que le jardin qui laissait voir la Seine au moment de la construction est maintenant victime de la croissance des arbres.
Même si le peu de mobilier ne permet pas de se remémorer exactement ce que pouvait être l’ambiance de la maison, on devine qu’il faisait bon y vivre et que les rangement sous les fenêtres, la cuisine très laboratoire, la salle de bain avec sa vague « chaise longue » en mosaïque étaient des révolutions au vu des habitations bourgeoises classiques. Cette villa reste incroyablement moderne encore aujourd’hui.
Dans le cadre de l’année le Corbusier (les cinquante ans de sa mort), plusieurs évènements sont prévus. Ce mois-ci, place aux artistes japonais. Il faut dire que l’esthétique des œuvres présentées fait écho à l’architecture de la villa Savoye. Cette exposition s’inspire de la « pièce à un tatami » construite par l’explorateur Takeshiro Matsuura et des maisons de thé (chashitsu) japonaises. D’autres artistes tels que Ai Kitahara ou Rie Kawakami propose des œuvres dans la maison. Ai Kitahara travaille avec des fibres comme pour Fiber Futures. Cette exposition a été présentée précédemment à Londres. L’oeuvre de Miwako Kurashima s’intègre très bien dans la petite salle qui lui est consacré. Les modules bleus et bois et la fenêtre se répondent et semblent attendre la cérémonie du thé.
Difficile de faire l’impasse sur cette exposition de Beaubourg. Si elle complète tout à fait la visite de la villa Savoye, elle reste pour moi très froide, mécanique, théorique. Elle permet de voir que Le Corbusier n’était pas qu’un architecte mais aussi un peintre. La muséographie de l’exposition doit faire face à beaucoup de visiteurs et reste un peu inadaptée. Les explications sur les espaces sont en particulier mal disposées et donc difficilement lisibles. Reste que le Modulor (système de mesure à partir de l’homme) ou sa réalisation de ville entière comme Chandigarh en Inde sont très bien expliqués. Beaucoup de film replacent le contexte de ses créations.
Si vous allez à la Villa Savoye avec des enfants n’oubliez pas d’imprimer le livret jeu bien étudié et qui n’est pas forcément proposé sur place. Les visites conférences sont gratuites et permettent de s’initier aux détails de la maison.
En Septembre 2015, la maison du jardinier sera ouverte au public, c’est une mini réplique de la villa.
Villa Savoye 82 rue de Villiers 78300 Poissy
http://www.villa-savoye.monuments-nationaux.fr
La page Facebook officielle est pleine de ressources aussi.
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