Il y a des expos dont les sujets sont alléchants et c’est un vrai bonheur de les découvrir. L’expo de Galliera fait partie de celles-ci. Quand on entend années 50, on voit très vite une jupe ample, une taille fine et marquée, le New-look de Christian Dior. C’est aussi une envie d’élégance, de nouvelles expériences, une période joyeuse due au contexte historique.
Eh bien cette exposition permet vraiment de ressentir ce souffle de vie. La scénographie est très agréable. On retrouve un parfait équilibre en photos, vêtements et accessoires. Les vitrines sont variées. Le mur de couvertures de « ELLE », est une constante cette année (Dries Van Noten, Dior et la photographie et bien sûr papier glacé).
Les cartels sont larges et explicatifs ce qui est un vrai plus. Une attention que j’apprécie particulièrement à Galliera, c’est le soin apporté à nommer non seulement les photographes des clichés, mais aussi le plus souvent possible les mannequins. Manière subtile de ne pas les cantonner à un rôle subalterne.
De cette période faste, on redécouvre les différentes tendances, la spécificité des couturiers. Ainsi on découvre que Jacques Fath avait en genèse la silhouette féminine mise en avant par le New-Look. Carven revendique la création pour les femmes petites et menues. Elle assimile les codes de la silhouette en vogue, mais la retravaille dans une esthétique différente.
Hubert de Givenchy, dont la maison ouvre en 1952, est alors un jeune homme audacieux et espiègle qui joue avec les tissus en collaboration avec Brossin de Méré. La robe a imprimé petits pois en est un exemple emblématique.
La codification des vêtements pour la journée et pour le soir est encore très présente : robe d’après-midi, de cocktail, du soir… C’est aussi le début des robes de plage et de campagne, qui perdent en rigidité et se laissent aller un une allure marine, évoquant le souffle de la liberté. Le contre pied de ce répertoire très codifié vient de Gabrielle Chanel.
Toutes ces tendances sont développées. Le clou de l’exposition reste tout de même la place laissée aux robes du soir.
«Les robes du soir sont le luxe des couturiers. Ils y mettent toute leur fantaisie. Elles représentent environ un dixième des modèles de la collection»
Paris Match, édition du 02/09/1950
Pour cette seconde partie, le parti-pris est de ne présenter que quelques robes à la fois, permettant de ne pas avoir l’œil noyé par l’abondance. Des débuts d’Yves saint Laurent chez Dior avec la robe courte « Aurore », aux silhouettes incroyable de Grès (comme la robe bustier drapée en velours de soie changeant) et Balmain, l’émerveillement atteint son paroxysme avec les robes de Christian Dior.
Robes bustiers, broderies d’inspiration XVIIIe, chaque pièce est un émerveillement. On parcourt cette expo comme une parenthèse où la féminité, la couleur, le sens du détail sont à mis en valeur.
A voir avec bonheur jusqu’au 2 Novembre 2014
http://www.palaisgalliera.paris.fr
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